Un drame humain, c'est ainsi qu'on peut qualifier la vague d'expulsions de ressortissants de RDC du pays voisin et frère, le Congo. D'après le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, près de 40.000 personnes ont été expulsées vers Kinshasa. Un chiffre affolant quand on sait que dans un pays comme la France où les expulsions sont décriées, 27.000 personnes ont été expulsées en 2013, donc sur une année. La vague d'expulsion du Congo, quant à elle a débuté en avril2014 soit en un mois, près de 40.000 expulsions. Des statistiques qui montrent une fois encore à quel point les politiques africaines envers les autres africains, qui plus est des personnes qui partagent une même langue : le lingala.
Face aux dénonciations de bavure, plusieurs policiers reconnus coupables ont été radiés, tandis que le maire deBrazzaville, Hugues Ngouelondele a fait un méa-culpa public sur la situation : « Il n’était pas correct de ramener nos frères à la frontière dans des conditions qui ne sont pas prévues par la loi ou les textes. Je profite aussi pour dire à tous nos frères refoulés de Brazzaville dans des conditions difficiles que le maire de Brazzaville, et au nom des tous les habitants de Brazzaville, compatit avec eux et dit solennellement que les choses ne se referont plus comme cela ». Il a ensuite plaidé pour un accord entre lui et les autorités de Kinshasa sur les décisions d'expulsions.
Le gouverneur de Kinshasa, a en réponse affirmé : « Nous avions obtenu de nos gouvernements respectifs de nous accorder l’autorisation de résoudre la situation à notre niveau et l’hémorragie a été arrêtée. (...) ça (ndlr: l'application des expulsions) doit se faire après avoir informé préalablement le gouvernement concerné et dans le respect des personnes» Un accord qui prévoit donc que les deux pays ont le droit d’expulser ceux qui troublent l’ordre public et qui ne sont pas en règle.
Une sage décision qui devrait calmer les tensions et éviter des affrontements de part et d'autres. Toutefois, on peut regretter le fait que cet accord n'ait pas été mis en oeuvre avant l'expulsion de ces milliers de personnes qui sont désormais livrées à elles-mêmes
Vernaud BATATA
secrétaire Général
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